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Striptease historique ORLAN à la galerie Ceysson & Bénétière
Dans les années qui ont précédé mai 68, ORLAN a expérimenté la photographie de nu féminin. Celle qui se dit « artiste-putain » recherche alors son identité de jeune femme et de jeune artiste, dans un milieu marqué par la domination masculine et bourgeoise.
Fille d’une couturière et d’un « anarchiste-naturiste », la future ORLAN cherche très vite à s’affranchir des codes d’une société conservatrice. Elle publie à quinze ans un recueil de poèmes, et se photographie nue, à dix-sept ans, dans la pose restée célèbre d’« ORLAN accouche d’elle-même » : la moue boudeuse, sur ses draps de trousseau, un mannequin de plastique entre les jambes.
L’érotisme militant
De 1964 à 1967, ORLAN se met en scène, nue, dans des poses provocantes, ré-inventant l’histoire sociale et artistique de son siècle. Elle évoque les poupées d’Hans Bellmer dans des cages d’escalier sombres, à l’esthétique décadente, la naissance du cubisme dans son Nu descendant l’escalier en talons compensés, le théâtre d’Arthaud dans ses jeux d’ombres dansant avec les corps.